Actualité - COVID-19
En accord avec les autorités religieuses et municipales, le carillon de Courzieu résonnera tous les dimanches matin à 10h et ce jusqu'à Pentecôte voire la fin du confinement. Les habitants de Courzieu pourront entendre différents airs avec une partie plus sacré (invitant à regarder la messe à la télévision) et une autre plus profane avec des airs classiques ou de comptines.
Il y aura aussi une audition pour chaque jour férié de Mai avec des airs plus spécifiques à chaque fête comme le chant du Mai "A la rosée du joli mois de Mai" pour le 1er (qui malheureusement ne sera pas chanté cette année) ou encore le "chant des partisans" pour le 8 Mai.
Le carillon de Courzieu annonce les joies et les peines des Courzieurois depuis près de 120 ans et, par cette initiative, veut apporter un peu d'espoir et de joie dans ces moments difficiles où chacun est invité à rester chez soi ou à se mettre à sa fenêtre pour entendre les cloches.
Présentation du Carillon de Courzieu
Courzieu a la chance de posséder le plus grand ensemble campanaire de la vallée de la Brévenne avec ses 8 cloches. L’appellation « carillon » est un abus de langage puisqu’il faut au minimum 24 cloches (2 octaves complètes) pour former un vrai carillon.
Après avoir monté les 48 marches de l’escalier en colimaçon qui nous mènent à la chambre des cloches, nous arrivons juste sous les cloches réparties sur 3 niveaux.
La plus grosse est classée monument historique. Elle date de 1726. Elle a survécu à la Révolution Française et sonne toujours l’ensemble des offices à la volée ainsi que les coups des heures. C’est la seule qui est entièrement électrifiée (à la fois la volée et le tintement) et donc n’est pas raccordée au clavier mécanique. Elle mesure plus d’un mètre de diamètre et sonne le Fa3 avec une très bonne qualité pour son époque. Elle a eu pour marraine la princesse d’Yvetot, comtesse d’Albon. Plusieurs dessins sont présents dessus, des copies sont visibles à l’intérieur de l’église. Elle provient de l’ancienne église située sur l’actuelle place des platanes tout comme la deuxième cloche.
Cette seconde, située juste à côté, date de 1838. Elle est la plus grosse pouvant être jouée au clavier. Il donne à peu près la note du Fa#3 mais n’est vraiment pas juste et surtout est peu homogène avec les autres. Elle sonne les quarts d’heures avec la suivante.
Cette troisième est la première du carillon à proprement parlé. Elle fût coulée comme toutes les suivantes à Lyon par la fonderie Burdin Ainé en 1899 pour la nouvelle église tout juste finie en 1896. Mais par manque de financement cette église n’a pas encore de clocher, il ne sera construit qu’en 1903. Pendant 4 années donc les cloches sont mises dans un beffroi temporaire au pied de l’église. Son bronze provient en grande partie d’une cloche fêlée de l’ancienne clocher qui fut refondue. Elle sonne le Do4 pour un diamètre de 740mm. Tout comme la précédente elle est équipée pour être sonnée à la volée manuellement (utilisée très rarement). Elle est située au niveau le plus avec la suivante.
La quatrième cloche donne la note Ré4. Elle est fixe et ne peut être utilisée que par le clavier manuel comme toutes les suivantes.
Les quatre plus petites cloches sont situées au niveau le plus bas à tous juste 2m du clavier. Elles sonnent respectivement le Mi4 (Nom), le Fa4 (Nom), le Sol4 (Nom) et le Sol#4 (Nom). La dernière et plus petite a le malheur d’être très mal accordée musicalement.
Actuellement, avec seulement 7 notes disponibles au clavier dont juste 6 se suivant, les possibilités de jeu sont assez limitées mais le carillonneur est arrivé à se constituer un répertoire d’environ 75 mélodies (certaines avec quelques arrangements) allant des chants religieux aux comptines pour enfants en passant par les grands compositeurs classiques ou encore des chants régionaux ou patriotiques.
Cet instrument est sorti de son sommeil à la fin des années 2000 grâce à sa découverte par Yoann MOURRAT, jeune collégien de la région à l’époque. Son dernier titulaire était M. Tony THIZY, dont de nombreux membres de sa famille se sont succédés à cet instrument. Il joua presque jusqu’à sa mort en 2004. Grâce à la volonté des différentes équipes municipales et paroissiales le carillon a toujours été bien entretenu et n’est pas tombé dans l’électrification tout automatique. Lors de la dernière restauration, il a été rajouté un système de clavier électrique pouvant être joué depuis la sacristie mais tout en gardant le clavier mécanique d’origine. Le manque de fiabilité et de nuance font que ce système n’est que très peu utilisé.
Le carillon est assez souvent entendu, principalement pour les messes, les jours de fêtes mais aussi pour les évènements du village (1er Mai, St Patrick, Fête des Classes, 11 Novembre, Passage du Tour de France…). De plus le carillonneur essaie d’organiser des concerts spéciaux soit pour Noël, Pâques ou en été avec le soutien de l’association du Patrimoine de Courzieu en invitant d’autres musiciens dans l’église de Courzieu (Chants, Orgue de barbarie, trompette, harmonium, cornemuse, violon, accordéon…).
Depuis quelques années Yoann Mourrat espère agrandir son instrument pour pouvoir jouer plus de morceaux et mieux certains déjà difficilement arrangés. Il est donc rentré en contact avec la société Paccard fonderie basée à Annecy depuis de très nombreuses années et spécialiste mondiale des cloches de carillon. De ces rencontres, il en découle un projet d’agrandissement portant le carillon de 8 à 11 cloches intégrant pleinement la cloche historique et permettant d’harmoniser les différentes cloches existantes. La refonte de certaines cloches trop fausses musicalement et l’ajout de 3 cloches supplémentaires permettront d’atteindre l’octave complète et harmonieuse. Il est prévu aussi de pouvoir jouer des ritournelles automatiques en fonction des moments de l’année. Avec un instrument plus juste, nous pourrons accueillir les carillonneurs voisins de Grézieu la Varenne (40 cloches), Méribel (50 cloches) ou Charlieu (17 cloches) voire même de plus loin grâce à la Guilde des Carillonneurs de France. Ce projet sera porté en grande partie par l’association du Patrimoine de Courzieu avec la participation de la municipalité, de la paroisse, de la communauté de communes et de la Fondation du Patrimoine. Il sera donc lancé une grande souscription ainsi que plusieurs concerts pour récolter les 130 000€ nécessaires.

